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CARMEN // SHAKESPEARE

Le Dernier Acte ( Celui de la Mort )

CREATION 2017-2018

Avec Le Dernier Acte (Celui de la Mort) de Carmen // Shakespeare se poursuit la réécriture improbable du mythe de Carmen à l’aune du langage des images et selon Shakespeare. Le présage de mort, qui traverse souterrainement les trois premiers actes, devient ici tangible. Comme dans l’opéra de Bizet, Le dernier acte est celui du face à face avec à la mort (face à face avec l’amour ?). Il y est question de la mort comme dénouement de l’amour, et du cheminement qui y conduit, qui est l’expérience de chacun des protagonistes.

 

Toute la dramaturgie est celle d’une fête, celle de la corrida, qui est littéralement la fiesta de la mort. Le plateau est pensé comme une arène. Dans la tension entre fiction et réalité qui traverse tout Carmen // Shakespeare, le rôle du matador est démultiplié.

 

Le Dernier Acte (Celui de la Mort) est conçu comme une suite de solos chorégraphiques nés des dialogues engagés entre Olga Mesa, Francisco Ruiz de Infante et plusieurs artistes invités. Chacun d’entre eux est, d’une certaine manière, invité à une reprise du rôle du matador : il se voit commander une réécriture du scénario de la mort de Carmen.

 

La mort de Carmen est-elle une hypothèse plus qu’une fatalité ? Peut-elle disparaître ?  

 

A partir d’un solo écrit par Olga Mesa sur l’amour et dans les tourbillons de la fête, chaque nouveau matador aura loisir d’envisager à sa manière le dénouement fatal. Cet acte est imaginé comme un terrain participatif, avec des chorégraphes et des interprètes qui construiront des éléments du puzzle.

 

Dans le souci de correspondance entre l’œuvre et l’époque contemporaine, de nouveaux sens seront donnés à des termes très précis de la tauromachie : sorteo (tirage au sort déterminant la répartition des taureaux entre les matadors), paseo (défilé mené par les matadors et leur cuadrilla en ouverture d'une corrida), la lidia (séquences que le torero réalise pour mener son combat en mettant en valeur les qualités de l'animal et en réduisant ses défauts), le desplante (attitude de bravade du torero face à l’animal), mise à mort.

 

Comme dans une corrida dans laquelle se rejoindraient plusieurs matadors, diverses formes d’écriture et d’interprétation seront mises à l’épreuve pour parler de la présence, de l’absence et de la solitude, une solitude au pluriel, pour des histoires à partager.

 

 

 

CHOEUR :

Une place vide sous le soleil. Un écran éteint. Plus de trace de la machine. Les barrières font le tour de la scène, comme une arène, tous se préparent et s’échauffent pour la fête finale… the last show !

 

 

ELLE :    Donc la phrase...

LUI :       On avait celle de Shakespeare, n’est-ce pas ? « Il s’agit de créer un présage de mort »

ELLE :    « Il s’agit de créer un présage de mort »

LUI :       Je ne sais pas.

ELLE :    Non, la phrase était : « I will be ready when the great day comes »

LUI :       Prêt à quoi ? Tu comprends ?

ELLE :    Oui, « Je serai prêt quand le grand jour arrivera », « Le jour merveilleux ».

LUI :       « Je serai prête ». OK ?

ELLE :    Mais on est en train de parler de la Mort, n’est-ce pas ?

LUI :       Non, on est en train de parler de l’Amour.


 

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